23è rapport annuel sur l’état du mal logement en France

Fondation Abbé Pierre, 30 janvier 2018

Mardi 30 janvier 2018 // Les Rapports mal-logement de la FAP

Le 23è rapport annuel sur l’état du mal-logement en France édité par la Fondation Abbé Pierre développe cette année le problème du surpeuplement.

Dans ce Cahier 1 "Surpeuplement, un problème de taille", vous trouverez des données chiffrées et une analyse du problème.
Ce retour du surpeuplement est une tendance d’autant plus inquiétante que cette forme de mal-logement est vécue très douloureusement par les
ménages concernés, comme le montre l’enquête Logement de l’Insee : 66 % des ménages subissant une situation de surpeuplement accentué, souhaitent
changer de logement, alors que ce n’est le cas que de 27 % des ménages en moyenne, de 39 % des ménages « fragilisés par rapport au logement »
et de 48 % des « mal-logés ».

Il s’agit de phénomènes que nous croisons malheureusement régulièrement dans la lutte contre la précarité énergétique : "À travers des phénomènes de condensation et d’humidité dans le logement, la sur-occupation peut être aussi à l’origine de pathologies respiratoires et dermatologiques (asthme, toux, allergies…)."
"De façon plus indirecte, comme le montrent plusieurs études scientifiques depuis 40 ans, le surpeuplement constitue une source de stress qui peut contribuer au développement de maladies à la fois psychosomatiques et mentales, et la survenue de symptômes tels que maux de tête, nervosité, stress, angoisse, pathologies dermatologiques (de type eczéma), troubles de l’appétit."
" La puissance publique dispose d’un outil de lutte contre le surpeuplement à travers l’allocation logement, qui peut être suspendue en cas de grave sur-occupation (9 m² pour une personne, 16 m² pour deux personnes, plus 9 m² par personne supplémentaire). Mais des dérogations sont prévues et la plupart du temps utilisées pour éviter une double peine pour les ménages qui en seraient victimes."
Et parmi les pistes d’actions d’améliorations proposées :
"Donner plus d’efficacité aux politiques d’amélioration de l’habitat, de traitement de l’insalubrité, de rénovation urbaine etc., tout en invitant les acteurs à mieux prendre en compte les besoins des ménages selon leur taille."

Le Cahier 2 est consacré aux politiques du logement
Il revient sur des constats inquiétants : coupes dans les APL, ponction sur les HLM et attaques contre l’hébergement des personnes migrantes en situation irrégulière.

Le dernier cahier présente les chiffres du mal-logement :
12 millions de personnes fragilisées par rapport au logement : que sont les personnes en situation d’effort financier excessif (près de 6 millions), les personnes modestes en situation de surpeuplement modéré, les personnes modestes ayant eu froid pour des raisons liées à la précarité énergétique (près de 4 millions), les locataires en impayés de loyer ou de charges, les propriétaires occupants un logement dans une copropriété en difficulté.
"La crise n’est pas forcément là où on l’attendait. Les locataires continuent de payer leur loyer, puisque le nombre d’impayés semble stable. Mais à quel prix ? Les Français sont 44 % de plus qu’en 2006 à se priver de chauffage en raison de son coût."
"Seul indicateur encourageant, le confort sanitaire de base continue de s’améliorer, puisque 99 % des logements disposent désormais d’eau courante, WC intérieurs et chauffage."