5,5 millions de ménages en situation de précarité énergétique au Royaume-Uni

Vendredi 30 septembre 2011, par RAPPEL1 // En Europe et ailleurs

Le secrétariat d’Etat britannique à l’énergie et au changement climatique a publié en septembre son rapport annuel sur la précarité énergétique. Ses conclusions sont très inquiétantes.

La précarité énergétique au Royaume-Uni

Outre-Manche, un ménage est considéré en situation de précarité énergétique lorsqu’il consacre plus de 10 % de ses revenus au financement de ses dépenses énergétiques. Cette définition inclut non seulement le chauffage du logement mais aussi celui de l’eau, l’éclairage et le fonctionnement des appareils électriques.
Les principaux éléments utilisés pour déterminer si un ménage est ou non en situation de précarité sont le revenu, les prix de l’énergie et la consommation de celle-ci (laquelle dépend largement du mode de vie du ménage et des caractéristiques de chaque logement). L’analyse contenue dans ce rapport prolonge et parfois enrichit les conclusions énoncées dans une précédente publication d’octobre 2010. La méthodologie utilisée a notamment été actualisée afin de prendre en compte les tarifications sociales et leurs effets sur le niveau de la précarité énergétique.

5,5 millions de ménages précaires

En 2009, le nombre de ménages en situation de précarité énergétique au Royaume-Uni est estimé à environ 5,5 millions, soit 21 % de l’ensemble des foyers britanniques. Une hausse de près de 1 million par rapport à 2008.
Après une période de réduction de la précarité énergétique entre 1996 et 2003, largement imputable à la combinaison d’une baisse des prix et d’une hausse des revenus, mais aussi à l’application de mesures d’efficacité énergétique dans les habitations, les prix de l’énergie ont à nouveau augmenté entre 2004 et 2009. Le prix de l’électricité domestique a augmenté de plus de 75 %, celui du gaz de plus 122 %, conduisant à une explosion vertigineuse du phénomène de précarité dans l’ensemble de la population britannique même si, pour certains ménages, la hausse des prix de l’énergie a été partiellement compensée par la hausse des revenus et l’amélioration de l’efficacité énergétique. Néanmoins, l’effet global de la hausse des prix depuis 2004 a largement diminué l’effet positif de l’augmentation des revenus et de l’efficacité énergétique.
Parmi les quatre principales nations qui constituent le Royaume-Uni, l’Irlande du Nord est celle qui a la plus grande proportion de ménages précaires, immédiatement suivie par Écosse, le Pays de Galles et enfin l’Angleterre.
L’ Angleterre est la plus touchée avec près d’un cinquième de ménages précaires énergétiques (4 millions au total) et 70 % de ménages vulnérables. En 2009, près de 4,5 millions de ménages dans l’ensemble du pays étaient considérés comme vulnérables, contre 3,75 l’année précédente.
Au Royaume-Uni, un ménage est considéré comme vulnérable lorsqu’il compte des enfants de moins de 16 ans, des personnes âgées, ou une personne handicapée ou souffrant d’une maladie de longue durée. En 2003, 1 million de ces ménages vulnérables étaient en situation de précarité énergétique. Un chiffre multiplié par trois six ans plus tard (3,2 millions en 2009).
1 ménage sur 50 avec au moins un enfant à charge se trouvait dans la précarité énergétique en 2003 ; c’est 1 ménage sur 10 en 2009. Sur la même période, 1 ménage sur 10, avec au moins une personne âgée de 60 ans ou plus, souffrait de précarité énergétique. En 2009, ce chiffre est passé à 1 sur 4. Une tendance à la hausse extrêmement inquiétante, comme dans la plupart des pays européens.

Consultez le rapport en anglais