"Jeunes, une génération précaire"

Publication du rapport statistique 2010 du Secours Catholique

Lundi 14 novembre 2011, par RAPPEL1 // Rapports statistiques annuels du Secours Catholique

+ 2,3 % par rapport à 2009. La proportion de situations de pauvreté déjà connues augmente aussi (35 % en 2010), ce qui montre la persistance des difficultés des ménages. Cette année, l’étude analyse particulièrement la précarité des jeunes de 18 à 25 ans, qui représentent clairement la classe d’âge la plus pauvre de France, laissée en marge de la société.

En 2010, un durcissement de la pauvreté se confirme

Ce rapport annuel se compose tout d’abord d’une analyse de l’ensemble des situations de pauvreté rencontrées par l’association en 2010. Un des premiers constats est que le Secours Catholique accueille de plus en plus de familles avec enfants : 52,7 % des situations rencontrées. Par ailleurs, 92 % des ménages sont bien au-dessous du seuil de pauvreté. Quand ce seuil est à 954 euros pour une personne seule, le niveau de vie moyen des personnes rencontrées par le Secours Catholique est de 576 euros. Ce rapport met aussi en évidence la hausse de la demande alimentaire dans les accueils de l’association. Ainsi 53 % des personnes rencontrées en 2010 sont venues chercher cette forme d’aide d’urgence. Après avoir payé les factures incompressibles (loyer, énergie, transport, frais de scolarité des enfants…), beaucoup n’ont plus les moyens de se nourrir et viennent donc frapper aux portes des associations.

Les jeunes plus victimes que les autres de la pauvreté

Les jeunes subissent de plein fouet la crise économique et sociale, ils sont plus diplômés, plus qualifiés que les générations précédentes mais paradoxalement plus précaires. Ils cumulent tous les risques et toutes les difficultés. Ils devraient bénéficier d’un certain nombre de droits (formation, emploi, santé, logement) mais ce n’est pas le cas. L’État est globalement peu présent à leurs côtés. Ainsi, 30 % des jeunes accueillis par le Secours Catholique sont sans aucunes ressources, 36 % vivent en logement précaire, et plus de 40 % sont au chômage. La pauvreté de ces jeunes est aussi celle de leurs familles. Autant que les autres, les familles en difficulté gardent leurs enfants avec elles tant qu’ils ne sont pas en mesure d’être indépendants. Cette prise en charge pèse lourdement sur le budget de ces familles : un couple voit ainsi son niveau de vie diminuer de 25 % lorsqu’il a à sa charge un jeune sans revenu. Et pour une mère seule, la diminution est de 33 %. Enfin, une préoccupation majeure et centrale se dégage chez les jeunes : l’emploi. Dans le cadre d’un enquête spécifique menée en mars-avril 2011 auprès de 1 000 jeunes, à la question « qu’est-ce que vous souhaitez le plus dans l’avenir ? », 42 % souhaitent avant tout trouver du travail.

Télécharger le dossier de presse du rapport 2010
Télécharger le rapport complet