La rénovation énergétique des bâtiments

J-L. Fugit et L. Prudhomme, députés, note n°6, Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, juillet 2018

Jeudi 25 octobre 2018, par RAPPEL2 // Amélioration énergétique des logements et maîtrise de l’énergie

Dans sa note scientifique n°6 intitulée "La rénovation énergétique des bâtiments", l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques alerte sur la nécessité d’une véritable rupture dans la démarche de rénovation énergétique des bâtiments pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre et de consommation d’énergie.

Partant du constat que les progrès réalisés sur la performance des bâtiments neufs ne peuvent avoir qu’un effet limité sur les émissions du secteur du bâtiment (le renouvellement du parc étant de l’ordre de 1% par an depuis 30 ans), les auteurs soulignent que l’atteinte des objectifs dépend pour l’essentiel des possibilités d’amélioration des performances du parc immobilier existant.

En s’appuyant sur l’actualisation de la directive européenne relative à la performance énergétique des bâtiments du 30 mai 2018 (2018/844/UE), qui prévoit l’établissement dans chaque Etat membre d’une stratégie de rénovation de long terme (encourager les rénovations lourdes, cibler les "passoires énergétiques", etc.), et en jugeant les résultats nationaux nettement insuffisants depuis la loi dite "Grenelle I", une démarche plus rigoureuse en matière de rénovation énergétique est proposée :

- Une évaluation à grande échelle des performances de l’enveloppe et de la consommation réelle des bâtiments comme préalable à la mise en place d’un d’un diagnostic de performance énergétique opposable, à l’introduction d’une garantie de performance énergétique et à la simplification des aides à la rénovation ;
- La création d’un véritable observatoire du bâtiment ;
- Donner la priorité aux "passoires énergétiques" au regard des enjeux climatiques mais aussi de santé ;
- Inverser la désaffection croissante des ménages vis-à-vis de la rénovation énergétique ;
- Lever certains obstacles réglementaires ;
- Et identifier de nouvelles solutions en matière d’ingénierie financière.

Les auteurs proposent également le développement de multiples axes de recherche notamment dans le domaine des technologies numériques, de la recherche sur les matériaux performants (biosourcés par exemple), sur la qualité de l’air et le confort intérieur ainsi que de s’appuyer sur les apports des sciences sociales pour identifier les facteurs qui contribuent à déclencher la décision de rénovation.
L’enjeu est de remettre la recherche sur le bâtiment au cœur de la politique d’économie d’énergie française en créant, à terme, un institut de recherche dédié.

Lire la note de l’Office parlementaire d’évaluation :

La rénovation énergétique des bâtiments
Office parlementaire d’évaluation, n°6, juillet 2018