Surmortalité hivernale - travaux de Christine Liddell

Séminaire EPEE 8 octobre 2009

Mardi 20 octobre 2009, par Webmaster // Santé et questions sanitaires

A l’occasion de la la présentation des résultats du projet « Etude de la précarité énergétique en europe » (EPEE), Christine Liddell, professeur de Psychologie à l’Université d’Ulster (campus de Coleraine) a fait part des liens entre précarité énergétique et santé, tels qu’ils résultent de plusieurs études.

C.LiddellChristine Liddell est professeur de psychologie et Membre d’honneur de la Communauté à l’École de psychologie de l’Université d’Ulster. Elle a été mandatée pour procéder, pendant une période de deux ans, à des examens indépendants des politiques liées à la précarité énergétique.

Mme Liddell a effectué un travail de comparaison de la "surmortalité hivernale" en fonction des températures moyennes observées dans différents pays européens. La "surmortalité hivernale" frappe d’abord les ressortissants de pays comme le Danemark, la Suède, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni, alors qu’elle est presque inexistante dans des pays où les températures sont pourtant plus faibles. Il "n’y a pas de lien avec les températures réelles", explique-t-elle, montrant que la "surmortalité hivernale" est très élevée à Glasgow (+30%), à Valencia (+22,42%), à Londres (+20,28%), à Barcelone (+19,11%). "En fait, l’écart est lié à l’habitat et à l’efficience énergétique des logements".

Outre la surmortalité, d’autres conséquences pour la santé ont été mesurées. Une chute de 1° des températures entraîne 8,5% de consultations supplémentaires pour des problèmes respiratoires bénins et de 11% pour des infections sérieuses (pneumonies). "Ce qui se dégage des cinq principales enquêtes menées dans ce domaine, c’est qu’agir contre la précarité énergétique a des conséquences positives pour la santé. Tout particulièrement les personnes âgées, mais l’incidence est déjà forte pour les personnes ayant 50 ans, et les enfants".

Christine Liddell indique que chaque euro investi pour résorber la précarité énergétique permet d’économiser 0,42 euros en soins de santé (dont 0,12 pour les enfants) et que le reste se retrouve dans les émissions de CO2 évitées.

Récents ouvrages de Mme Liddell :
- Tackling fuel poverty and impacts on human health : A review of recent evidence, University of Ulster
- Liddell, C. (2009). Fuel poverty and human health : A review of recent evidence (in press). (286 kb)