Tarification dynamique : les factures d’énergie doivent-elles davantage refléter les prix du marché ?

Mardi 27 juin 2017 // L’actualité au fil des mois...

La Commission européenne soutient la tarification dynamique de l’énergie. L’objectif premier est de réduire les pics de demande. Cela rappelle les Heures Creuses ou l’option EJP ou Tempo.

Actuellement, la tarification dynamique regroupe des logiques différentes :
- soit des périodes tarifaires déterminées à l’avance (type Heures Creuses),
- soit l’envoi la veille d’un signal d’urgence pour prévenir de la période d’extrême pointe, où le prix sera très dissuasif (type Tempo),
- soit l’information heure par heure du prix du kilowattheure sur le marché de gros,
- mais aussi la rémunération des réductions de consommation sur les périodes de pointe,
- ou encore un prix unitaire progressivement croissant en fonction des quantités consommées, réparties en tranches, ou blocs de quantités : les kWh de base sont facturés à un prix faible, tandis que tout dépassement est facturé à un prix plus élevé. Ce dernier modèle se rapproche de ce que prévoyait la loi Brottes, qui a finalement été censurée par le Conseil constitutionnel. "Cela assurait pourtant à tous les concitoyens un prix acceptable pour la consommation de base, pour que chacun puisse avoir le minimum, regrette le médiateur de l’énergie. Rappelons que l’énergie est un produit de première nécessité".

Des expérimentations menées à travers le monde ont montré que les tarifications dynamiques doivent être associées à des programmes de pilotage à distance des consommations (ballon d’eau chaude, chauffage, climatisation…) pour avoir des effets intéressants.

Certains acteurs s’inquiètent des répercussions sur les consommateurs, notamment les plus fragiles. Le médiateur de l’énergie reste prudent : "J’entends ce discours disant que les consommateurs doivent être sensibles aux prix et à la disponibilité des moyens de production. Si les gens peuvent l’assumer… Malheureusement, en France, 5 millions de personnes ont du mal à payer leurs factures énergétiques. Quand on a un budget très contraint, le pire, c’est la variation. On voit déjà les effets d’un hiver froid sur les plus précaires…".

Source : actu-environnement.fr