Près de 6 millions de ménages en situation de "vulnérabilité énergétique"

Nicolas Cochez, Éric Durieux, David Levy, "Vulnérabilité énergétique - Loin des pôles urbains, chauffage et carburant pèsent fortement dans le budget", Insee première n°1530, janvier 2015,

Lundi 12 janvier 2015, par RAPPEL1 // Précarité énergétique

Pour 15 % des ménages résidant en France métropolitaine, la part des revenus consacrés au chauffage du logement et à l’eau chaude est élevée, au sens où elle atteint le double du taux d’effort médian de l’ensemble de la population*.
Avec le même critère, 10 % des ménages ont des frais très élevés par rapport à leur budget pour leurs trajets en voiture les plus contraints. Au total, 22 % des ménages sont en situation de « vulnérabilité énergétique » pour l’une ou l’autre de ces consommations, soit 5,9 millions de ménages ; 3 % des ménages (700 000 personnes) le sont même pour les deux types de dépenses, soit 700 000 ménages.
Le risque de vulnérabilité varie sur le territoire, différemment selon le poste de dépenses concerné : le climat est le premier facteur de disparité pour la vulnérabilité liée au logement, alors que c’est l’éloignement des pôles urbains pour les dépenses liées aux déplacements.

Ainsi, en matière de chauffage, 14,6 % des ménages métropolitains sont en situation de précarité énergétique. La proportion dépasse 25 % dans trois régions : Franche-Comté (26 %), Auvergne (27 %) et Lorraine (27,4 %). La précarité énergétique liée au chauffage est la plus élevée avec le gaz en bouteille (42,4 % de ménages vulnérables), puis le fioul (38,2 %), l’électricité (13,2 %), le gaz de ville (7,2 %) et le bois (2,5 %).
Concernant transport automobile, 10,2 % des ménages se trouvent en situation de précarité énergétique (la proportion monte à 16 % en Auvergne, en Champagne-Ardenne ou en Picardie, pour atteindre 17,5 % en Limousin et 28 % en Corse). Le risque de précarité est « faible dans les pôles urbains (4,3 % pour les grands pôles, 6,9 % pour les moyens et petits), mais plus élevé dans les zones plus éloignées. [...] En couronne des petits pôles, la consommation de carburant augmente très fortement, entraînant dans la vulnérabilité énergétique professions intermédiaires (23,4 %), employés (27,6 %), ouvriers (29,1 %) et agriculteurs (24,5 %) ».

* soit un taux d’effort énergétique supérieur à 8%, pour le logement. A noter que cet indicateur présenté par l’INSEE dans son étude ne correspond pas au panier d’indicateurs retenus par l’observatoire de la précarité énergétique (ONPE) dans son premier rapport.

Lire l’étude.