Synthèse des résultats du baromètre annuel de l’ADEME (édition 2012) sur les comportements des ménages français face à la performance énergétique de leurs logements

Aout 2012

Mardi 11 septembre 2012, par RAPPEL1 // Septembre 2012

Les préoccupations écologiques et énergétiques sont moins prioritaires pour les Français, dont l’appétence pour les travaux de performance énergétique dimunue : c’est ce qui ressort des résultats de l’édition 2012 du baromètre annuel de l’ADEME, qui analyse les comportements de 10.000 ménages vis-à-vis de la maîtrise de l’énergie dans leurs logements. L’ADEME étudie les questions suivantes : comment les ménages perçoivent-ils la notion de performance énergétique du logement dans un contexte économique et financier morose ? Quels travaux réalisent-ils ? Avec quel budget et quels financements ?

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Il en ressort cette année que les préoccupations économiques ont pris le pas sur les problèmes environnementaux : le chômage et plus généralement les problèmes socio-économiques représentent les principaux sujets d’inquiétude des Français. Par exemple, la pollution (38%), en baisse constante dans les préoccupations depuis 3 ans, passe pour la première fois derrière les inégalités sociales (43%). Il apparaît un fatalisme dans le comportement des ménages français : une majorité d’entre eux (56%) considère que les gestes individuels pour lutter contre l’effet de serre sont inefficaces.

La réduction des consommations énergétiques des ménages est en fait guidée par une nécessité économique. La réduction de la facture énergétique est une préoccupation pour 81% des foyers français, qui ont dépensé en moyenne 1.394 euros en 2011, contre 1.368 euros en 2010. Dans ce contexte, 48% d’entre eux jugent trop importante la part de l’énergie dans leur budget en 2011, contre 46% en 2010 et 42% en 2009. 63% considèrent l’augmentation du prix des énergies comme la motivation principale pour réduire leurs consommations, un chiffre qui a bondi de 19% en deux ans.

Même la recherche du confort, qui était le premier critère cité en 2010 à 31,2%, par les foyers ayant réalisé des travaux d’amélioration énergétique en 2010, régresse. En 2011, la réduction de la facture énergétique prend la tête des raisons invoquées avec 37,2% (+6 points), suivi par le désir d’une meilleure isolation thermique. L’amélioration du confort arrive seulement en 3ème position avec 26,3%, en repli de 5 points.

Du coup, la part des travaux de performance énergétique dans l’ensemble des travaux dans les logements régresse, et retrouve en 2011 son niveau de 2008, soit 12,8%, après avoir atteint un niveau record en 2009 (14,8%), maintenu en 2010 (14,4%). Les intentions d’entreprendre des travaux progressent quant à elles faiblement de 16,6% à 17,5%, mais à un horizon de temps incertain. La part des travaux entrepris sur le bâti est en baisse à 66,4% (72,5% en 2010). A l’inverse, la part des interventions sur le chauffage augmente sensiblement (33,6% contre 27,5% en 2010). Cette tendance est notamment liée à la progression du marché des chaudières à condensation et à la reprise de celui des pompes à chaleur (PAC).

Le bénéfice du crédit d’impôt développement durable et la demande d’éco-prêts à taux zéro ("Eco-PTZ") s’essoufflent : seuls 14% des ménages seraient incités à modifier à court terme leur installation de chauffage ou d’eau chaude grâce au crédit d’impôt développement durable, un résultat en baisse depuis trois ans (2008 : 21%). Parallèlement, l’Eco-PTZ est de moins en moins connu par les ménages interrogés (40% de notoriété contre 54% en 2010), probablement en raison d’un manque de valorisation par les banques qui le distribuent de moins en moins. La proportion des ménages qui envisagent d’en bénéficier prochainement reste donc marginale (6% contre 9% en 2009).

Enfin, la hausse du nombre de diagnostics de performance énergétique (DPE) réalisés avant vente ou location n’a qu’un impact limité sur l’intention de faire des travaux En 2011, 16% des ménages interrogés ont fait réaliser un DPE, contre 12% l’année précédente. En revanche, seul un peu plus d’un tiers d’entre eux a réellement pris connaissance des recommandations de travaux, et parmi eux, la moitié seulement (51%) a
réalisé les travaux recommandés dans le DPE, en majorité de façon partielle. Le DPE est considéré comme un document informatif, utile pour mettre en évidence les performances d’un logement. Mais l’ADEME est forcée de constater qu’il ne semble pas déterminant dans la prise de décision de l’amélioration du bien, et il est même considéré par trois quarts des ménages comme une barrière administrative dans le cas d’une transaction immobilière...

Concernant l’information sur les travaux d’économie d’énergie susceptibles d’être réalisés dans les logements, 47% des foyers interrogés considèrent comme moyen d’information privilégié la consultation des professionnels. 4% des ménages a déjà fait appel aux "Espaces Info Energie" de l’ADEME. A noter que 93% des foyers qui ont fait appel à un professionnel en 2011 estiment que leur chantier s’est correctement déroulé. Cependant, cette satisfaction est plus mitigée quant à leurs capacités à proposer des solutions innovantes et à apporter une aide pour l’évaluation de la performance énergétique du logement...

Source : www.universimmo.com